Voici la description d’un exercice vraiment intéressant, praticable par tout un chacun permettant de retrouver un peu plus de joie, de tonus musculaire et de clarté d’esprit. Sa pratique doit plutôt être quotidienne et ne prend que quelques dizaines de secondes si on veut des résultats. On le nomme Respir de la Bodhi et il est tiré de l’enseignement du T’chan. Le T’chan est l’origine chinoise du Zen japonais pour faire court.
Vous en trouverez la description ci-dessous extraite du centre de T’chan de Limoges (1985). Pour plus d’informations sur cette pratique, vous pourrez consulter ce site.
Il s’agit d’un exercice physique, d’un exercice du type » respiratoire « . Mais si la méditation sur la respiration ou » respiration consciente » est bien connue en Occident, il n’en est pas du tout de même de cet exercice-ci, dont le nom est « respiration laminée » (expression d’origine taoïste) ou » respir de la bodhi ‘‘(terme bouddhique, évidemment).
Description du Respir de la Bodhi :
Lieu : n’importe où; étant entendu que le pratiquant ne doit pas être dérangé en cours d’exécution. Mais comme, extérieurement, l’exercice n’a rien de très particulier et peut fort bien passer pour un quelconque exercice de gymnastique occidentale, il peut, sans inconvénient être pratiqué en public dans un lieu où la culture physique est admise : sur une plage, par exemple.
Vêtement : aucune importance pourvu que le corps ne soit pas gêné. Donc, évitez le port de vêtements collants et de cravates étrangleuses.
Chaussures : en principe, les pieds doivent être nus. A la rigueur chaussettes et bas sont tolérés, mais pas de souliers, ni même de sandales.
Nature du sol : aucune importance. Même les revêtements en matière plastique conviennent.
Obligatoire : vous devez, à votre choix, faire face au Nord OU à l’Est. Jamais à l’Ouest ou au Sud. Il s’agit, comme souvent dans la » magie » asiatique, d’une question de » courants telluriques « . En gros, ce qui vient de l’Est et du Nord est » yang » (positif) et ce qui vient de l’Ouest ou du Sud est » yin » ou négatif. Même si vous n’ajoutez pas foi à cette explication, respectez la prescription. Dans la pratique, elle est efficace, qu’elle qu’en soit la raison.
Action : tourné vers l’Est ou le Nord, en position debout, le corps bien vertical (dos bien droit) l’adepte lève les bras au-dessus de la tête » tendus vers le Soleil « . (Ne pas prendre à la lettre cette formule. Il s’agit d’une simple licence poétique. Les bras doivent s’élever au-dessus de la tête, dans le prolongement du corps, sans référence au soleil).
1 er mouvement. Le pratiquant vide ses poumons, expire à fond, aussi complètement que possible et, pendant que se fait l’expiration, courbe le tronc et abaisse les bras, de façon à ce que, à la fin du mouvement, l’extrémité de ses doigts touche le sol. (Précisons : il n’est pas du tout nécessaire de ne pas plier les genoux comme il est demandé dans maint exercice de gymnastique suédoise ou dans l’asana yogique du » Salut au Soleil « . Que les genoux plient ou non est sans importance).
2ème mouvement. Au moment où les doigts touchent le sol, les poumons sont vides. A ce moment-là, tout en laissant l’extrémité de ses doigts au contact du sol, l’adepte » ramène son menton aussi haut que possible, de façon à comprimer la carotide « . Il est entendu qu’à ce moment-là ses poumons sont vidés de tout air. Pourtant, il lui faut encore faire un effort pour chasser les dernières » bouffées » qui se trouvent dans sa gorge, (dans la trachée artère). Ce qui, dans les débuts, peut se traduire par une tendance à la toux. Le pratiquant restera, si nécessaire, quelques secondes, ou quelques dizaines de secondes, dans cette position, » écrasant » de son menton, la carotide, expulsant (de façon très
disgracieuse, au début) les dernières traces d’air.
3ème mouvement. Puis, lentement (lentement selon l’idée que l’on se fait personnellement, de la lenteur) il se redressera. L’extrémité de ses doigts quittera le sol. Au fur et à mesure de son redressement, son menton s’éloignera de sa carotide. En même temps, il commencera à inspirer, à laisser ses poumons s’emplir d’air, de façon à ce que, au moment où sa tête aura retrouvé son aplomb normal, les poumons soient, à nouveau, emplis d’air.
Autrement dit (nous résumons de façon plus » occidentale « ) : le pratiquant se baissera en expirant, marquant, étant baissé et le bout des doigts touchant le sol, une pause au cours de laquelle il chassera le dernier air se trouvant dans sa trachée artère en appuyant le menton contre sa gorge – se redressera en inspirant – aura atteint l’inspiration complète au moment où il sera revenu à la station verticale normale. A ce moment-là, ses bras, comme entraînés par l’élan général, se lèveront au-dessus de sa tête et décriront un demi-cercle dans l’axe des épaules, cependant que les poumons relâcheront leur air (que l’expiration se fera). Il est conseillé – bien que ce ne soit pas indispensable – de terminer le mouvement par un léger renversement du torse en arrière. C’est tout. Telle est l’exacte description du traditionnel respir de la boddhi…
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